Quid VBG?
- D’abord, c’est quoi le genre ?
Par « genre » on entend la construction socioculturelle des rôles masculins et féminins et des rapports entre les hommes et les femmes.
Alors que « sexe » fait référence aux caractéristiques biologiques, être né(e) homme ou femme, le genre décrit des fonctions sociales assimilées et inculquées culturellement. Le genre est ainsi le résultat des relations de pouvoir présentes dans une société et sa conception est alors dynamique et diffère selon l’évolution du temps, l’environnement, les circonstances particulières et les différences culturelles.
Egalité des sexes
L’égalité des sexes, qui est inscrite dans les droits de l’homme, est au cœur de la réalisation des Objectifs du Millénium. Sans elle, il n’est possible de vaincre ni faim, ni pauvreté, ni maladie. Donner aux femmes un pouvoir égal d’intervention dans les décisions qui influent sur leurs vies, du cercle privé familial à celui des institutions publiques les plus élevées, c’est leur donner la clé de leur autonomie.
L’égalité des droits, des responsabilités et des chances pour les femmes et les hommes, les filles et les garçons ne signifie pas que les femmes et les hommes doivent devenir identiques, mais que leurs droits, leurs responsabilités et opportunités doivent être établis en fonction de leurs capacités, sans discrimination de genre. L’égalité entre les sexes suppose que les intérêts, les besoins et les priorités des femmes aussi bien que des hommes doivent être pris en considération.
L’intégration du genre
L’intégration du souci de l’égalité des sexes se définit comme l’évaluation des incidences pour les femmes, les hommes, les filles et les garçons de toute action envisagée, notamment dans la législation, les politiques ou les programmes, dans tous les secteurs et à tous les niveaux.
Il s’agit d’une stratégie visant à incorporer les préoccupations et les expériences des femmes aussi bien que celles des hommes dans l’élaboration, la mise en œuvre, la surveillance et l’évaluation des politiques et des programmes dans tous les domaines - politique, économique, social et culturel – de manière que les femmes et les hommes bénéficient d’avantages égaux et que l’inégalité ne puisse se perpétuer. Le but ultime est d’atteindre l’égalité des sexes.
- Le genre : rapports sociaux entre femmes et hommes
La démarche de genre concerne les rapports sociaux de sexe. Cette approche étudie les fonctions et rôles sociaux, les statuts, les stéréotypes attribués selon qu’on est une femme ou un homme. La définition, la représentation, la perception du féminin ou du masculin ainsi que les valeurs qui leur sont attachées sont en effet des constructions sociales, historiques, culturelles, symboliques. N’ayant ni naturelles ni innées, ces constructions sont variables et évolutives.
Contrairement à la différence anatomique et biologique entre les sexes, qui est innée et fixe, les relations sociales entre femmes et hommes fluctuent et se modifient en permanence. Les représentations du masculin et du féminin peuvent ainsi différer :
entre les sociétés, au sein d’une même société selon les époques et les groupes sociaux,
d’un individu à l’autre,
chez une même personne qui a des représentations mouvantes au cours de sa vie ou selon les circonstances et les contextes.
- Différence entre le sexe et le genre
a. Le sexe est inné et hérité ; le genre st acquis et appris.
b. Le sexe est immuable ; le genre est évolutif et modifiable.
c. Le sexe est biologique et désigne : les organes génitaux, les chromosomes, les conditions physiques (force, poids, taille...) ; Le genre est construit par la société et découle : de la culture, du processus d’apprentissage, des rôles assignés aux femmes et aux hommes dans une société donnée.
d. Le sexe permet d’identifier les différences entre les femmes et les hommes ; le genre permet d’identifier les relations entre les femmes et les hommes.
- Qu’est-ce que la violence basée sur le genre ?
La violence basée sur le genre est la violence dirigée spécifiquement contre un homme ou une femme en raison de son genre. Autrement dit, frapper une femme parce qu’elle est une femme, est une forme de violence basée sur le genre. Les rapports hommes / femmes étant la plupart du temps régis par une relation de pouvoir inégale où les hommes ont un rôle social dominant, ce sont les femmes qui sont le plus souvent les victimes de ce type de violence.
La Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) la définit comme « tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des préjudices ou des souffrances physiques ou psychologiques et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée »
Les termes violence fondée sur le genre et violence à l’égard des femmes sont souvent utilisés de manière interchangeable, car la plupart des violences faites aux femmes (par des hommes) ont des motivations sexistes, et parce que la violence fondée sur le genre touche les femmes de manière disproportionnée.
- La violence à l’égard des femmes
La Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit la violence à l’égard des femmes en ces termes : tous actes de violence dirigés contre des femmes en tant que telles et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée4.
- Catégorie de violence
- Il y a six grandes catégories de VBG qui sont :
- les violences sexuelles ;
- les violences physiques ;
- les violences émotionnelles et psychologiques ;
- les pratiques traditionnelles nuisibles ;
- les violences socio-économiques ;
- les violences institutionnelles.
- Les causes des violences basées sur le genre
Les causes des violences basées sur le genre sont culturelles, sociales, juridiques, politiques et économiques et il faut travailler sur toutes ces dimensions pour éliminer ces formes de violence.
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Les conséquences des VBG
Les violences basées sur le genre (VGB) influent sur la santé et le bien-être des victimes, de leur famille et communauté. Elles entraînent un coût humain et économique élevé, entravent le développement et ont un impact négatif sur les relations sociales.
En plus de la victime directe, les violences basées sur le genre ont des conséquences néfastes sur la famille et la communauté entière.
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La prise en charge des victimes de VBG
Pour que la prise en charge soit efficace, elle doit être globale et centrée sur la survivante. Cette prise en charge comprend: l’assistance médicale, psycho-sociale, juridique et judiciaire, socio-économique.
L’assistance est de la compétence et de la responsabilité de l’Etat avec l’appui d’autres organisations non étatiques. Pour que la prise en charge soit effective et efficace, il est indispensable d’identifier la chaîne des premiers secours (Système de référencement). Il faut alors connaitre les acteurs et actrices (structures) qui interviennent dans votre région / cercle ou communes et leurs capacités.
Votre rôle est d’écouter et d’orienter les victimes. Cette phase d’écoute a pour but de soulager les victimes en leur faisant savoir que vous les croyez, que ce qui leur est arrivé n’est pas un cas isolé et que cela n’a rien de normal, les assurer que des structures compétentes ont la capacité de leur venir en aide et que vous allez les orienter vers ces structures.
Lors de l’écoute, il est indispensable de prendre en compte les éléments suivants :
La confidentialité et le respect : ne pas poser des questions invasives et ne jamais faire sentir aux survivant-e-s qu’elle est coupable de la violence subie ;
Identifier les désirs, besoins et capacités des survivant-e-s ;
Traiter les survivant-e-s avec dignité, traiter chaque personne d’une manière digne et indépendante de l’origine, de l’appartenance ethnique, de la religion ou d’autres circonstances de l’incident ;
Comprendre, discuter et informer les survivant-e-s sur les services disponibles dans leur région, tout en respectant leur libre choix ;
Fournir des informations et gérer les attentes, assurer le référencement et l’accompagnement.